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Anne Rasmussen

Coordonnées professionnelles
Centre Alexandre-Koyré
Campus Condorcet / Bâtiment EHESS / Bureau C483
2 cours des Humanités, 93322 Aubervilliers, France
Thèmes de recherche
- Histoire sociale et culturelle des pratiques savantes, XIXe-XXe siècles
- Histoire des sciences et des savoirs biomédicaux, XIXe-XXe siècles
- Sciences, médecine et territoire
- Sciences et guerres, XIXe-XXe siècles
- Histoire et politique de la santé, XIXe-XXe siècles
Éléments de bibliographie
Livres
Livres co-édités
Lucile Douchin, Anne Rasmussen et Vanessa Szollosi (dir.), Face aux épidémies, Michel Lafont, 2022
Peter Itzen, Birgit Metzger et Anne Rasmussen (dir.), Accidents and the State in the XXth Century, Bielefeld, Transcript Verlag, 2019
Nicolas Beaupré, Heather Jones et Anne Rasmussen (dir.), Dans la guerre 1914-1918. Accepter, endurer, refuser, Paris, Les Belles Lettres, 2015, 383 p.
Direction de numéros spéciaux et de revues
Jean-François Chanet, Claire Fredj et Anne Rasmussen (dir.), « La santé des soldats entre guerre et paix, 1830-1930 », Le Mouvement social, 257, 2016, 200 p.
Articles et chapitres d'ouvrages
« Blessures et blessés », in Bruno Cabanes (dir.), Une histoire de la guerre du XIXe à nos jours, Paris, Le Seuil, 2018, p. 438-456
« Sciences et progrès : un projet jaurésien ? », Cahiers Jean Jaurès, n° 227-228, janvier-juin 2018, p. 129-143
« Entre culture militante et culture républicaine, quelle spécificité socialiste ? », in Jean-Louis Fabiani et al., Socialisme et culture. Histoire et singularités d’une relation, Paris, Fondation Jean-Jaurès, 2017, p. 43-63
« Expérimenter la santé des grands nombres : les hygiénistes militaires et l’armée française, 1850-1914 », in « Guerre, santé, médecine 1830-1930 », Le Mouvement social, 257, 2016, p. 71-92
« Protéger la société de la guerre : de l’assistance aux ‘droits sur la nation’ », in « Guerre et protection sociale », Revue d’histoire de la protection sociale, 9, 2016, p. 8-22
« Documenter la santé en guerre : l’Internationale sanitaire interalliée, 1915-1919 », in « Sciences, techniques et relations internationales », Bulletin de l’Institut Pierre Renouvin, 44, 2016, p. 103-118
« Préserver le capital humain. Une doctrine hygiéniste pour préparer la guerre démocratique ? », Mil neuf cent, revue d’histoire intellectuelle, 33, 2015, p. 75-99
« Sciences et guerres », in Dominique Pestre (dir.), Histoire des sciences et des savoirs. Tome 3, dirigé par Christophe Bonneuil et Dominique Pestre :Le siècle des technosciences, Paris, Le Seuil, 2015, p. 46-65
« La grippe : un problème pour l’action sanitaire internationale, 1889-1930 », in Soraya Boudia et Emmanuel Henry (dir.), La mondialisation des risques. Une histoire politique et transnationale des risques sanitaires et environnementaux, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 27-43
« The Spanish Flu », in Jay Winter (dir.), The Cambridge History of the First World War. Volume III : Civil Society, Cambridge, Cambridge University Press, 2014, p. 334-357 et 671-674
« Mobilising minds », in Jay Winter (dir.), The Cambridge History of the First World War. Volume III : Civil society, Cambridge, Cambridge University Press, 2014, p. 390-417 et 675-678
« Civilian populations vs. Soldiers ? Public health and infectious diseases in France, 1914–1918 », in « Medizin und Gesundheit in den kontinental europäischen Zivilgesellschaften, 1914–1918 », Medizin, Gesellschaft und Geschichte, 31, 2013, p. 95-118
Présentation
Dans une perspective d’histoire sociale des sciences, mes recherches prennent pour objet l’expérience d’individus et de groupes qui s’attachent à la production, au maniement et à la circulation de savoirs. Elles ont été conduites selon trois pôles thématiques – nation, guerre, biomédecine. Elles ont débuté par une réflexion, menée en doctorat, sur l’insertion de l’élément savant dans la compréhension de la tension entre le fait national et le fait international à l’heure de l’émergence des « nation-based sciences », dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elles ont ensuite pris la guerre – en particulier, la Première Guerre mondiale – comme observatoire de situations limites où sont questionnées la nature des liens des sociétés aux entités territoriales et politiques, et les formes de l’appartenance, de l’intégration ou de l’exclusion, cette dernière devenant un mode « normal » en temps de conflit. Ces recherches se sont enfin consacrées à la sphère biomédicale, où la portée sociale et politique des savoirs est particulièrement aiguë. De 2001 à 2017, au sein d’un département de SHS relevant d’une faculté de médecine, à l’Université de Strasbourg, j’ai mené des recherches dans des cadres collectifs sur des trajectoires d’« agents thérapeutiques », dispositifs matériels destinés à améliorer l’état de santé, afin d’observer les liens qui se tissent autour de leur action dans différents mondes, de la clinique au laboratoire, de l’industrie à la consommation. Un autre axe, poursuivi dans un séminaire pluriannuel, a été consacré à la constitution de la santé en problème public, opérant la traduction des problèmes sociaux en langage sanitaire.
Le nouveau chantier, proposé dans le cadre de l’EHSS et du Centre Alexandre-Koyré, se situe à la croisée de ces trois grandes orientations – la question de la spatialisation géographique des savoirs, les interactions entre sciences et guerre, la sphère biomédicale touchant au gouvernement des populations. Il entend développer une enquête consacrée aux savoirs, savoir-faire et technologies qui ont fondé la notion de « frontière sanitaire », ses usages, ses pratiques et ses reconfigurations à différentes échelles. Il s’inscrit dans une réflexion plus large sur la fabrique du territoire par les pratiques scientifiques et médicales. Au croisement des sciences, de la santé, du politique et du social, il envisage une séquence séculaire entamée à la fin du XIXe siècle, avec l’entrée dans l’ère post-pastorienne au cours de laquelle les connaissances produites sur les rapports de l’homme à son environnement biologique et social ont servi de ressources aux politiques publiques de sécurité sanitaire. Ces savoirs se sont traduits en dispositifs opérationnels qui ont pris la forme de technologies biomédicales, sociales et administratives, affectant la circulation des individus et des collectifs de population. Ils ne se rapportent pas seulement à la transmission de maladies infectieuses, mais concernent, plus largement, la construction sociale de « l’homme malade » et des dangers associés à sa mobilité. C’est à cette réflexion qu’est consacré le séminaire « Santé, frontières et territoires : histoire des savoirs, XIXe-XXe siècles », qui débute fin 2018.
Dernière mise à jour : septembre 2018
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Centre Alexandre-Koyré
UMR 8560 EHESS/CNRS/MNHN
Campus Condorcet / bât. EHESS
2 cours des Humanités
93322 Aubervilliers cedex
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