2011 |

Les sciences de l’homme à l’âge du neurone

Les sciences de l’homme à l’âge du neurone

Revue d'histoire des sciences humaines

2011, n° 25

Sous la direction de Wolf Feuerhahn, Rafael Mandressi
 [2011], 330 p.

PRÉSENTATION
Neuroéconomie, neurosociologie, neuroanthropologie, neuropsychanalyse,… : à voir les publications récentes, il semblerait que les sciences de l’homme et de la société entrent dans l’âge du neurone. En mobilisant, entre autres, de récents développements technologiques comme l’imagerie cérébrale fonctionnelle, les promoteurs des « neurosciences sociales » souhaitent s’approprier les acquis des neurosciences et des sciences cognitives afin de développer une nouvelle interdisciplinarité capable de donner les clés des représentations et des comportements sociaux. Cartographier le substrat cérébral du social et expliquer ainsi les mécanismes qui sous-tendent le fonctionnement de la société et de la culture, voilà l’ambition affichée. Régulièrement critiquées pour leur immaturité scientifique, les sciences de l’homme et de la société trouveraient ainsi dans les progrès des sciences du cerveau et de l’esprit de quoi garantir la légitimité de leurs pratiques. L’extension de ce programme scientifique explique sans doute qu’il rencontre un grand écho au sein des institutions de la recherche mondiale. Si des épistémologues se sont emparés de la question des neurosciences sociales, l’approche historique de ce phénomène de grande ampleur fait pour l’instant défaut. L’objectif du présent volume est de commencer à combler cette lacune. Au travers d’une analyse historique des institutions scientifiques, politiques et économiques porteuses de cette entreprise intellectuelle, des acteurs (chercheurs mais aussi administrateurs de la recherche, éditeurs et médiateurs culturels), de leurs pratiques et de leurs représentations, nous souhaitons analyser l’émergence et la diffusion de ce nouveau modèle d’intelligibilité de la vie sociale ainsi que les formes spécifiques qu’il acquiert dans les diverses disciplines qui l’adoptent.

 

SOMMAIRE

  • Les « neurosciences sociales » : historicité d’un programme, Wolf FEUERHAHN et Rafael MANDRESSI
  • Dynamique d’un mouvement académique et intellectuel aux contours flous : les sciences cognitives (États-Unis, France), Brigitte CHAMAK
  • Une nouvelle « lisibilité du monde » : les usages des neurosciences par les intermédiaires culturels en France (1970-2000), Sébastien LEMERLE
  • Un tournant neurocognitiviste en phénoménologie ? Sur l’acclimatation des neurosciences dans le paysage philosophique français, Wolf FEUERHAHN
  • Le tournant cognitif en pragmatique. Un aller-retour transatlantique et ses impacts philosophiques, Bruno AMBROISE
  • Comment la linguistique est (re)devenue cognitive, Jean-Michel FORTIS
  • La psychologie cognitive française dans ses relations avec les neurosciences. Histoire, enjeux et conséquences d’une alliance, Régine PLAS
  • Les neurosciences vues par les « psychiatres d’en bas » autour des années 2000, Jean-Christophe COFFIN
  • Le temps profond et le temps perdu. Usages des neurosciences et des sciences cognitives en histoire, Rafael MANDRESSI
  • L’émergence de la neuroéconomie. Genèse et structure d’un sous-champ disciplinaire, Emmanuel MONNEAU et Frédéric LEBARON
  • La neuroesthétique, un esthétisme scientiste, Fernando VIDAL
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