2017 |
Mobilités d’ingénieurs en Europe, XVe-XVIIIe siècle
Prix : 23 €
Le but de cet ouvrage est de rendre hommage à Hélène Vérin dont les travaux sur les ingénieurs ont joué un rôle majeur dans la compréhension de l’intelligence technique à l’époque moderne.
L’enjeu est de présenter des recherches nouvelles qui approfondissent cette thématique en suivant un fil : loin de la figure du génie d’exception, il s’agit d’analyser la professionnalisation de l’ingénieur comme reposant à la fois sur de multiples interactions avec d’autres porteurs de savoirs au gré de mobilités tant sociales que géographiques, qu’il s’agisse des pérégrinations justifiées par les demandes princières et les recherches de patronage, de la construction d’un habitus professionnel du voyage ou encore de transferts de modèles éducatifs. Cela suppose de considérer les lieux de savoir tels que les chantiers, les mines, les arsenaux, les jardins princiers comme des trading zones.
Si l’histoire des savoirs, des méthodes et des instruments de travail des ingénieurs a fait l’objet de nombreuses études, les parcours de ces hommes de terrain restent largement méconnus. Pour chaque ingénieur, l’inscription dans un modèle dominant de clientélisme, de validation des compétences, de rétribution des travaux, de mise en scène de ses savoirs est à mettre en évidence. En lien avec la question d’histoire moderne des concours du CAPES et de l’Agrégation, les auteurs proposent donc d’examiner des itinéraires d’ingénieurs, à travers les formations, les configurations nationales, les conditions d’exercice du métier et la mise en œuvre des savoirs.
Avec le soutien de : ICT (EA 337), IDHE.S (UMR 8533), Centre Alexandre-Koyré (UMR 8560), GHRis (EA 3831), SPHERE (UMR 7219).
Table des matières
Hommage à Hélène Vérin
Pascal Brioist
Introduction : De la gloire des ingénieurs à la construction des savoirs
Stéphane Blond, Liliane Hilaire-Pérez et Michèle Virol
Première partie
Figures d'ingénieurs : des identités mobiles et multiples
Un aristocrate-architecte à la défense des frontières de l’État vénitien : Giulio Savorgnan (1510-1595)
Gilles Grivaud
La formation de Jean Errard, de Nancy à Sedan, en passant par Heidelberg
Frédéric Métin
Les ingénieurs des fortifications dans les Pays-Bas espagnols, 1530-1713. Quelques éléments de synthèse
Philippe Bragard
Deuxième partie
Les savoirs des ingénieurs : une « intelligence collective » ?
La mobilité des ingénieurs et la construction des sites : les leçons du Canal du Midi
Chandra Mukerji
Un ingénieur de la Marine à l’école des constructeurs du « commerce » : Chevillard le cadet à Saint-Malo pendant la guerre d’Indépendance américaine
David Plouviez
Les ingénieurs et les missions de renseignements au XVIIIe siècle : compétition internationale et itinéraires d’experts transnationaux
Irina Gouzévitch
Troisième partie
Institutionnaliser les ingénieurs : missions et formations
Former les ingénieurs du territoire : le règlement des Ponts et Chaussées (1775)
Stéphane Blond
Un nouveau paradigme de l’apprentissage technique à la Renaissance. Les écoles d’artilleurs de Philippe II d’Espagne
Brice Cossart
L’ingénieur en train de se faire. Savoirs et dispositions sociales dans la formation des élèves de l’École du génie de Mézières
Sébastien Pautet
Le coup d’œil des ingénieurs des Mines, enjeu de la construction d’une culture professionnelle (1750-1830)
Isabelle Laboulais
Les auteurs
Stéphane Blond est maître de conférences en histoire moderne à l’université d’Évry – Val d’Essonne-Paris Saclay, membre du laboratoire IDHE.S-Évry (UMR 8533).
Liliane Hilaire-Pérez est professeure d’histoire moderne à l’université Paris Diderot – Paris 7 (laboratoire ICT) et directrice d’études à l’EHESS (Centre Alexandre-Koyré).
Michèle Virol est professeure d’histoire moderne à l’université de Rouen-Normandie, laboratoire GRHis.
Résumés et introduction à retrouver sur le site des Presses Universitaires de Rennes
Centre Alexandre-Koyré
UMR 8560 EHESS/CNRS/MNHN
Campus Condorcet / bât. EHESS
2 cours des Humanités
93322 Aubervilliers cedex
France