Actualités et appels à contribution | 2016-2017
Appel à propositions de communications : Colloque « Une autre histoire des modernisations agricoles au XXe siècle »
Paris, 15-16 septembre 2017. Date limite de dépôt des propositions : 30 avril 2017
- Logic at the Edges of Humanity: Historical, anthropological & philosophical approaches
- Dorothy C. Hodgkin’s (1910-1994) subtle exercise of power in and out of science: From an Empire of the Dispossessed to a sole Nobel, Pugwash, and Perestroika
- Colloque de lancement de l’IRIS (Initiative de Recherche Interdisciplinaire Stratégique) «Origines et conditions d’apparition de la vie»
- Ateliers Artefact 2016
- Troisièmes rencontres du Labex Hastec: «Savoirs, techniques et croyances : bilan et perspectives»
- Les Éditions de l'EHESS aux 19e Rendez-vous de l'histoire de Blois
- La rentrée du Centre Alexandre-Koyré (I): Quelles ambitions pour l’histoire des sciences au XXIe siècle?
- La rentrée du Centre Alexandre-Koyré (II): Actualité d'Alexandre-Koyré
- Appel à communications : BSHS Postgraduate Conference 2017, en collaboration avec l’Institut Universitaire Européen et le Centre Alexandre Koyré.
- Première séance des Débats du CAK (saison 6): "Les enfants: un objet médical particulier?"
- Journée d'études internationale L’atelier de la nature. Production des savoirs matériels, production matérielle des savoirs
- Politiques et pratiques de l'interdisciplinarité
- Conquering new markets. Trade routes, conversions and missions during the first globalisation (17th-18th centuries)
- Le moment 1816 des sciences et des arts. Regards croisés franco-brésiliens
- L'Atelier tropical: Jean-Baptiste Debret. Peintres, écrivains et savants français au Brésil (1816-1850)
- Deuxième séance des Débats du CAK (saison 6): "Qu'est-ce qu'un patrimoine au Sud?"
- Figures d’ingénieurs et mobilités en Europe, XVe-XVIIIe siècles
- Troisième séance des Débats du CAK (saison 6) : Y a-t-il une science du cheval ?
- Les Débats du CAK, saison 6 : novembre 2016 – janvier 2017
- International workshop Knowledge translation on a global scale
- Journée d'études Norbert Elias, sociologue de la connaissance et des sciences
- Workshop Empires et politiques de la logique
- Table ronde autour du livre Humanités environnementales. Enquêtes et contre-enquêtes
- Les Débats du CAK, saison 7 : mars – juin 2017
- Première séance des Débats du CAK (saison 7): Interpréter les rêves: une pratique au long cours ?
- Conférences de Harold Cook (Brown University, Department of History), professeur invité à l'EHESS
- Conférences de Gurminder Kaur Bhambra (University of Warwick), professeure invitée à l'EHESS
- Conférences de Pamphile Mabiala Mantuba-Ngoma (Université de Kinshasa, Département des Sciences Historiques)
- Conférences de Bruce Buchan (Griffith University), professeur invité à l'EHESS
- Deuxième séance des Débats du CAK (saison 7) : Le temps : un objet sociologique ?
- LabEx Hastec - Appel à candidature 2017 pour contrats post-doctoraux
- Appel à propositions de communications : Colloque « Une autre histoire des modernisations agricoles au XXe siècle »
- Workshop "Domesticating Air: Chemistry, Material Culture, and Politics of Breathing Safely"
- Appel à participation à l’École Thématique de l’IFRIS 2017 : « Sciences citoyennes ? Technologies, politiques et pratiques de la participation »
- 5ème journée d'études des jeunes chercheurs du LabEx HASTEC
- L'Océan des savoirs, histoires à la croisée des mondes (XVIe-XIXe siècle) - Journée d'étude en hommage à Dejanirah Couto
- Troisième séance des Débats du CAK (saison 7) : La science naturaliste japonaise a-t-elle disparu ?
- Journée d'études - Vernis, glaçures, pigments II. Techniques et savoir-faire sur la longue durée
- Colloque international « Les présents diplomatiques entre la Chine et l’Europe aux XVIIe-XVIIIe siècles »
- Journée Humanités numériques
- documenta 14 Athènes-Kassel : « Géopolitique de l´art »
- Quatrième séance des Débats du CAK (saison 7) : Qu’est-ce qu’une controverse architecturale ?
- Conférences de Burt Hopkins (Università Ca' Foscari Venezia), professeur invité à l'EHESS
- Colloque - Capitalizing nature. Forms and strategies for economizing the environment, 19th to 21st century
- Atelier - De la littérature interdisciplinaire
- Colloque international - Homo Logicus II : L'enfance de la logique, logiques « natives »
- Table ronde - Les sciences de l'homme aux prises avec l'environnement
- Conférence annuelle de l'IRIS « Origines et conditions d’apparition de la vie »
- Colloque - Produire du nouveau ? Arts – Techniques – Sciences en Europe (1400-1900)
Depuis La fin des paysans (Mendras, 1967), l’histoire de l’agriculture française au XXe siècle a longtemps fait l’objet d’un traitement à la fois nostalgico-critique (la fin d’une société paysanne) et moderniste (un « retard », une modernisation « nécessaire », un passage de l’« immobile » à l’innovation, etc.). Le cadre finalement partagé par ces deux types de lecture a pu être questionné et dépassé à mesure que se sont renouvelées l’histoire et la sociologie des modernisations agricoles et les études rurales, tout comme les multiples initiatives questionnant l’ancien modèle modernisateur. Le propos de ce colloque sera alors de donner à voir ces renouveaux, les chantiers de recherche en cours sur les transformations de l’agriculture au XXe siècle, et de revisiter l’histoire de la modernisation agricole française des décennies d’après-guerre.
En premier lieu, il importe de situer la voie française dans un cadre international et comparatif des modernisations agricoles de la Progressive Era états-unienne de la fin du XIXe siècle au marché commun Européen, en passant par les « révolutions vertes » dans les Suds ou les transformations agricoles dans l’Europe fasciste et nazie (Cabo et al., 2014) ou communiste. Une communication plénière et deux sessions au moins seront en anglais et consacrées à ces éclairages. Jouant sur les échelles, on y articulera les enquêtes les plus
empiriques et locales à une multiplicité de cadres d’analyse qui ont pu être proposés : victoire non sans résistances (Salmona, 1994; Lynch, 2011) de la société urbaine industrielle, conquête de l’hégémonie des « exploitants agricoles » au détriment des paysans sur un secteur désormais inséré dans l’économie industrielle et mondiale (Muller, 1984 ; Alphandéry et al., 1989), affirmation et transformations d’une technostructure de conseil et de recherche agricole, genèse d’un nouveau « Food Regime » mondial et montée de l’agro-industrie (Friedmann, 2005, Allaire & Daviron, 2017), affirmation d’un nouveau biopouvoir quand la qualité génétique des plantes et animaux agricoles devient affaire d’État (Flitner, 2003), bouleversement des flux de matière et d’énergie associés aux systèmes agricoles (Smil, 2000 ; Telo et al., 2017), etc.
En deuxième lieu, le colloque accueillera une diversité de travaux historiens éclairant les différentes facettes des transformations de l’agriculture française entre les années 1940 et les années 1980. Plusieurs sessions de communications et plénières y seront consacrées. Il s’agit de saisir cette modernisation comme un ensemble de choix ni inexorables ni nécessaires, portés par des acteurs situés, des imaginaires particuliers (de l’avenir, du bien, du juste, de la productivité et du « progrès »), des investissements de forme, des instruments de gouvernement et des indicateurs de performance (la productivité, l’UTH, la SMI…) historiquement construits (Pessis et al. 2013). L’analyse des systèmes d’action « modernisateurs » (Brunier, 2016), de leur dynamique politique et de leurs résultats économiques peut aussi se doubler de celle des hétéronomies, des souffrances sociales, et des impacts environnementaux.
La mutation agricole et alimentaire d’après 1945 fut de fait l’un des principaux facteurs d’altération des écosystèmes sur l'ensemble du territoire français. Et ces transformations brutales, à grande échelle et sans précédent, des campagnes suscitèrent immédiatement des réactions qui constituèrent une des facettes d’une préoccupation montante dès les années 1950 pour la protection de la nature et de l’environnement. Il va en naître une conflictualité et une institutionnalisation (Charvolin, 2003). Si le ministère de l’Agriculture est porteur de la loi de 1960 sur les parcs nationaux, s’instaure bientôt une séparation du secteur agricole et de la régulation environnementale, le droit de la protection de la nature sortant de sa matrice originelle, le code rural.
Pour écrire cette histoire renouvelée des transformations rurales, agricoles, alimentaires, sociales et environnementales des années 1940-1980 en France, ainsi que des conflictualités et politiques associées, seront alors bienvenus les travaux mettant à jour de nouvelles sources, ou encore ceux mobilisant, au service de l’histoire, des méthodes et des indicateurs biologiques et physiques (et des études sociales de la production de ces données). Il convient aussi de redonner une voix aux multiples résistances longtemps gommées dans le grand récit des vainqueurs de la « modernisation » et de réinterroger à nouveau frais les formes de gouvernement du « progrès » et de ses contestations (l’organisation de l’expertise agronomique, environnementale, toxicologique ou nutritionnelle par exemple). Il serait notamment intéressant de mieux saisir comment furent débattus dès l’aube de la modernisation agricole des sujets de conflits aujourd’hui très vifs tels que l'impact du remembrement et de la monoculture sur le paysage et la biodiversité, la qualité alimentaire, la question du sol, ou encore le remplacement de l'agriculture paysanne par les pratiques agricoles « chimiques » dans les systèmes intégrés de l’agro-alimentaire. L’apport de l’histoire des agricultures et alimentations alternatives (Bivar, 2017) ou des conflits entre
secteur agricole et autres usages du territoire, et d’une façon générale les apports de l’histoire environnementale seront évidemment bienvenus.
Dans un 3e volet de ce colloque on interrogera, aujourd’hui et en France, les traces, les héritages et le poids, encore persistant, des modèles de modernisation de la période 1940-1980s. Une table ronde plénière et des sessions de communication, ouvertes à toutes les disciplines des sciences sociales et agro-écologiques, y seront dédiées.
Seront alors encouragées des études sur la façon dont la « modernisation » d’après-guerre est mise en mémoire et en récit dans les discours contemporains, tant des acteurs que des sciences humaines et sociales, ainsi que des analyses d’initiatives et dynamiques collectives venues depuis les années 1980, questionner ou infléchir les héritages, inerties et verrous socio-techniques des décennies modernisatrices.
Le dépassement du cadre de lecture de la modernisation agricole à double face de Janus évoqué au début de cet appel, a été permis par un essor de l’histoire environnementale ainsi que par un élargissement et une diversification des approches des études rurales. Nous souhaitons que ce colloque contribue à offrir un cadre de dialogue, de confrontation et de synthèse entre ces approches.
Calendrier et dispositions pratiques de l'appel
Pour soumettre une proposition de communication (proposant une étude reliée à l’un des trois volets ci-dessus), envoyez un texte d’une à deux pages, comprenant un résumé (une page maxi), des références bibliographiques (5 à 15) et une présentation de l’auteur (quelques lignes) avant le 30 avril 2017 (à <lena.c.humbert@live.fr> et <christophe.bonneuil@cnrs.fr>). Le comité scientifique donnera son retour avant fin mai. Les jeunes chercheurs sont particulièrement bienvenu.e.s.
Les financements dont nous disposons ne nous permettent malheureusement pas, sauf exception, de prendre en charge les frais de transport et de séjour des participants.
Il sera demandé aux intervenant.e.s retenu.e.s par le comité scientifique d’envoyer un texte complet avant le 2 septembre (entre 25 et 50.000 signes), pour circulation aux autres intervenants de même session, et en vue de possibles publications à suivre rapidement.
Institutions mobilisées
Colloque organisé par le RUCHE (Réseau Universitaire de Chercheurs en Histoire de l’Environnement), l’AHPNE (Association pour l’Histoire de la Protection de la Nature et de l’Environnement) et le Centre Alexandre Koyré (CNRS-EHESS-MNHN).
Organisateurs
Christophe Bonneuil (CAK, EHESS), Léna Humbert (EHESS), Henry Jaffeux (AHPNE) et Margot Lyautey (EHESS)
Comité scientifique :
Pierre Alphandery (Inra, AHPNE), Pierre Cornu (LER, Univ. Lyon 2), Laurent Coumel (Cercec, RUCHE), Laurent Herment (CRH, Cnrs), Claire Lamine (EcoDev, Inra), Benoit Leroux (GRESCO, Univ. Poitiers), Tiago Saraiva (Drexel University, Philadelphia).
Document(s) à télécharger
Centre Alexandre-Koyré
UMR 8560 EHESS/CNRS/MNHN
Campus Condorcet / bât. EHESS
2 cours des Humanités
93322 Aubervilliers cedex
France